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  • : Le journal de Setchaya
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Un blog de geek? Un blog de prof? Un blog de rôliste? Un blog à la rien à voir? C'est sans doute un peu tout ça.

Si vous ne me connaissez pas, sachez que je suis aussi doux que l'agneau qui vient de naître, optimiste, rêveur, enfant, schizophrène, charmeur, pervers, têtu, impatient, double, taré, gourmand, lunatique, curieux... bref, vous mélangez le tout, vous secouez, et me voilà!

Ca promet...

27 octobre 2014 1 27 /10 /octobre /2014 07:14

Oui, encore un nouvel article lié aux contes. Faudra vraiment vous y habituer !

Deuxième partie de l'atelier sur l'oralité le week-end dernier. Nous nous sommes essayés à de nouveaux exercices après des échauffements longs mais tellement amusants.

Il y a eu par exemple un exercice de totale impro pour lequel nous devions décrire les images qui nous passaient en tête. Cela pouvait passer du coq à l'âne ou rester sur une suite d'images qui se suivent. Peu importe, c'est le cerveau qui décidait. Un exercice très intéressant mais loin d'être évident. On a parfois l'impression de tourner en rond, ou les images vont tellement vite qu'on s'embrouille, on ne sait plus trop où on en est et on perd le fil.

Hier, nous avons terminé avec un exercice que j'ai adoré. Les formatrices nous ont proposé des dizaines de vieilles photos en noir et blanc. Il nous fallait en choisir une, celle qui nous parlait le plus. Ensuite, nous avions 30 minutes pour inventer une histoire qui incorporait la photo à un moment.

La grande difficulté était donc de choisir la bonne. Pas évident car à chaque photo qu'on regarde, c'est une histoire qui débute dans notre tête.

Et puis je la vois. La photo. Elle représente une rue. Des rails de tram passent dans la rue. Il y a un café au coin de la rue, et ensuite une épicerie, une pâtisserie et une boucherie qui se suivent. Directement, j'ai en tête l'image d'un homme pétrissant son pain dans l'atelier. Il fait cela avec beaucoup d'attention, mais il a le regard triste.

Hop, tout s'enclenche dans ma tête. Je mets vite fait en place les personnages, le lieu. Je réfléchis à l'histoire : pourquoi est-il triste? J'élabore une structure simple, j'essaie de construire mon histoire de façon à ne pas tout dévoiler directement et laisser un peu de suspense. Que le "public" comprenne ce qu'il se passe avec les indices qui lui sont donnés.

Tout cela se fait en silence. A aucun moment l'un d'entre nous ne racontera son histoire oralement (pour s'entraîner). Un comble pour un atelier sur l'oralité.

C'est l'heure de passer. D'abord un premier. Une histoire belle et touchante. C'est mon tour. Je monte sur scène et tout débute. Les images se mettent en place très vite. Je tiens le fil, je prends mon temps, j'explique. Je place quelques dialogues. J'essaie de dire ce qu'il faut, mais ne pas ajouter de superflu. J'arrive au dénouement. Je frissonne. Je descends de scène avec un grand sourire.

 

Je suis content. De ce que j'ai fait, bien entendu. Mais je suis surtout content pour les personnages. Je suis content que l'histoire se termine bien, qu'après quelques malheurs ils vont pouvoir s'en sortir. En moins d'une heure, je me suis attaché à des personnages sortis de mon imagination. J'ai l'impression de les connaître, d'avoir été présents durant ces moments difficiles.

Heure du débriefing. Ils ont aimé mon histoire. J'ai pu faire passer des sentiments à travers les personnages, mais aussi lorsque je narrais l'histoire. Le suspense que je voulais créer était là. Mes images étaient claires et se succédaient. J'entends du positif, et je suis ravi. Pas d'avoir "bien fait", mais surtout ravi d'avoir fait passer ce que je voulais faire passer, d'avoir pu donner ce suspense que je cherchais à mettre. Et ravi d'avoir été chamboulé par cette histoire.

Les histoires défilent les unes après les autres. Elles sont belles, tristes, émouvantes. Chaque personne y place une partie de lui. C'est étonnant et troublant. Il y a de la sincérité qui émane des histoires. Et surtout, elles sont toutes riches. C'est dingue ce que l'être humain est capable de faire. C'est un véritable trésor qui se cache au fond de chacun d'entre nous.

 

Je suis alors rentré chez moi, le sourire aux lèvres. Une fois de plus, je n'ai qu'une envie : passer au prochain atelier.

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