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J'adore mon métier. Je ne regrette pas d'avoir quitté le secteur privé pour me retrouver face à des ados boutonneux en pleine crise. Je ne regrette pas non plus d'avoir enduré deux années d'université (et autres joyeusetés) en plus pour obtenir le diplôme officiel. Mais même si j'aime ce que je fais, il y a vraiment des moments où j'aimerais avoir des pouvoirs magiques.
Quand vous avez face à vous une classe difficile qui ne se soucie que peu de ce que vous racontez et se permet l'irrespect le plus total, ça m'énerve. Pourquoi je ne pourrais pas en transformer certains en cochon d'un claquement de doigt? Ou les rendre muets juste en plissant mes yeux?
Oui, je sais, les sévices corporels sont interdits, et je ne possède pas ce genre de pouvoir. Dommage. Mais que voulez-vous, ce serait tellement utile. Face à certains d'entre eux, mon esprit vaguabonde et se permet toute une série de punitions toutes plus originales les unes que les autres. Mais je me contrôle, je tente de garder mon calme et d'agir de manière civilisée. Pfiou, pas toujours évident.
Grâce au ciel, je peux en mettre à la porte. J'avoue que j'ai parfois du mal à le faire alors que je devrais y recourir sans trop hésiter. Je le fais plus facilement qu'à mes débuts. C'est déjà ça. Je me dis qu'avec le temps, ça ira plus "facilement".
Heureusement, toutes mes classes ne sont pas exécrables. Je dirais même plutôt que mis à part cette classe (pas méchante hein, juste fatiguante et parfois manquant de respect), mes autres classes sont du bonheur. On y travaille bien, dans le calme, et parfois même dans une bonne ambiance. Et la cerise sur le gâteau, c'est ma classe à moi, en tant que titulaire. Je l'adore! Et avec eux je peux enseigner tout en m'amusant. Malheureusement, ce n'est pas le cas dans toutes les classes... mais ça viendra, je l'espère.
Telles étaient les divagations d'un professeur qui irait bien visiter le musée de la torture une seconde fois.
